Biographie du peintre Pieter Bruegel dit l'Ancien

Pieter Bruegel (Brueghel) est un artiste flamand né autour de 1525-1530 à Breughel, près de Breda, une ville des Pays-Bas. On ne connaît pas exactement ni sa date ni son lieu de naissance parce qu'à son époque, il n'y avait pas de papiers officiels. On sait peu de chose sur sa vie.

Il a vécu sa courte existence dans l’époque troublée de la répression des Pays-Bas par Philippe II d’Espagne. Il travaillait dans un atelier à Anvers (1551). Comme il avait beaucoup de talent, il est rapidement devenu un maître en peinture. Bruegel a voyagé jusqu'en Italie, ce qui lui a permis de découvrir les chefs d'oeuvre des grands peintres de la Renaissance (Léonard de Vinci, Raphaël, Michel-Ange). Bruegel a peint une cinquantaine de tableaux. Certains représentent les paysages traversés au cours de ses voyages, d'autres la vie quotidienne de ses contemporains. Avec sa femme Marie, il a eu deux fils, Pieter (dit Bruegel d'Enfer) et Jan (surnommé Bruegel de Velours) qui devinrent aussi peintres. Son fils aîné portant le même prénom que lui, on surnomma le père "Bruegel l'ancien". Il est mort à Bruxelles en 1569 et est enterré à Notre-Dame de la Chapelle.

L'œuvre de Pieter Bruegel est étonnante, elle n’entre dans aucune école et ne se prête à aucune comparaison. Ses premières peintures donnent une description fantaisiste et burlesque de scènes de village, dans la tradition de Bosch. Cet humour se mêle au démoniaque dans d’autres toiles. Il peint les épisodes sacrés sur le mode profane, ils sont regardés de loin dans un vaste paysage et presque perdus dans une foule qui les ignore et les dissimule. Mais quand l’homme tente de s’arracher à sa condition dans un acte de démesure, c’est la catastrophe (Babel, Icare). C’est tout à la fois le peintre du colossal et de l’infime : autour de l’immense Tour de Babel, des centaines d’hommes fourmis s’affairent à leur besogne. Art populaire mais aussi savant, allusif : dans l’immensité de la nature, c’est un détail qui donne la clé de la composition. L’homme est lié à la nature par son travail dans la série des Saisons. Méditation de la vie et de la mort : au cortège de la misère humaine, la folie exprimée dans Proverbes, Mendiants, Aveugles, qui culmine dans le Triomphe de la mort, s’opposent le triomphe de la vie, l’alliance de l’homme et de la terre, le travail et le repos, la fête, la danse et les noces. Balance des contraires. La lecture des œuvres de Bruegel n’est jamais univoque.

Pieter Bruegel est l'un des plus grands peintres du XVIème siècle pourtant le caractère populaire de l'oeuvre de Bruegel a longtemps fait hésiter les historiens de la Grande Histoire de l'Art à lui attribuer cette place qu'aujourd'hui pourtant personne ne s'aviserait de lui refuser.

"Dans les tableaux fantastiques de Brueghel ‘le Drôle’ se montre toute la puissance de l'hallucination." (Charles Baudelaire).

 Source : CNDP.