Biographie du peintre Juan Gris

Découvrez la biographie du célèbre peintre espagnol cubiste Juan Gris (1887 - 1927) qui vécut et travailla en France presque toute sa vie. Peintre considéré comme le représentant le plus emblématique du cubisme synthétique. Juan Gris est l'un des fondateurs du cubisme, aux côtés de Braque et de Picasso. Consultez la biographie de Juan Gris et découvrez ses oeuvres.

Gris
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Juan Gris de son vrai nom José Victoriano Gonzalez Pérez (23 mars 1887/11 mai 1927) est l’un des fondateurs du cubisme, aux côtés de Braque et de Picasso. José Victoriano fils d'un commerçant madilène aisé est le treizième de quatorze enfants. Il commence des études scientifiques dans le génie civil mais les abandonne en 1904, à 17 ans. Au grand dam de son père, il préfère faire des dessins et les envoyer aux journaux. Mais surtout, il veut peindre. Très vite, il n'a qu'un rêve : s'envoler vers Paris, comme son célèbre compatriote Pablo Picasso. Avec la complicité de sa soeur Antonietta, il vend ses objets personnels (jusqu'à son matelas!) et quitte le pays, sans avoir payé l'impôt qui lui permettait d'échapper au service militaire et d'obtenir un passeport. Sans papiers, l'Espagnol sait que son départ est définitif...

 

En 1906, Juan Gris s'installe donc à Paris, c'est l'événement déterminant de sa courte existence. Il commence une carrière de dessinateur de presse avant celle de peintre, il gagne sa vie en vendant des dessins à des journaux (Frou-Frou, Rire, Charivari). Il évolue dans les mêmes cercles que Pablo Picasso et Georges Braque. Comme eux, il explore les principes du cubisme, boulversant les genres traditionnels du portrait et de la nature morte. Au début de ses tentatives cubistes, le sujet du tableau reste fracturé en éléments individuels, sans perspective traditionnelle, obligeant le spectateur à les regrouper comme s'il s'agissait des pièces d'un puzzle. A l'époque où Gris s'implique dans ce mouvement, le cubisme se scinde en différentes directions. Certains artistes intègrent de véritables objets dans la toile ou en suggèrent la présence en combinant des formes brisées, sans aucun lien apparent. Gris essaie de synthétiser ces éléments (cubisme synthétique) en utilisant d'autres fragments, cette fois de couleur.

 

En 1911, Juan Gris signe ses premiers tableaux. Ils sont cubistes et jouent sur les tonalités de ce gris qui semble alors sa couleur fétiche. Gris, c'est le nom qu'il s'est choisi, couleur de pénombre et de tristesse. Est-ce parce qu'il en déclinait les nuances dans ses premières oeuvres ? Peut-être. Mais cette teinte semble aussi et surtout refléter son pessimisme d"ange sombre", comme l'a nommé le poète et grand défenseur du cubisme André Salmon. Certes, cet artiste en proie au doute n'est guère révolutionnaire. Il ne fait pas voler en éclats ce qui l'a précédé. Mais il creuse son sillon. Au Salon des Indépendants, en 1912, il expose un Hommage à Picasso, témoignage de son affection pour celui qu'il considère comme son maître. Le critique Louis Vauxcelles le juge "suprêmement idiot". Mais Guillaume Apollinaire, lui, salue un chef-d'oeuvre du "cubisme intégral". Dès 1913, le marchand du peintre des Demoiselles d'Avignon, Daniel-Henry Kahnweiler, signe avec Gris un contrat d'exclusivité. A l'abri du besoin, le jeune artiste peut mener à bien ses recherches picturales.

 

Dans l'oeuvre de Gris, les ombres donnent forme à des objets, évoquant un espace ou un second plan, tandis que les objets eux-mêmes peuvent être distordus et perdre leur forme naturelle. Ses nombreuses expérimentations le ramènent aux thèmes de son célèbre compatriote, Diego Velasquez : des natures mortes près d'une fenêtre ouvrant sur un monde, le tout se situant à l'intérieur de la peinture, mais menant au-delà. Il insère un objet réel, une page de journal, dans un angle qui parait artificiel mais qui établit un rapport direct avec la réalité. La Jalousie (1914) illustre cette démarche. Le talent de Gris réside dans sa façon de traiter son sujet selon des angles multiples; il joue avec l'espace et utilise pourtant la perspective. Il combine des corps solides avec des plans d'ombres et superpose ossature, personnalité, chair et vêtements, comme dans Portrait de Josette Gris (1916), annonçant également des développements artistiques ultérieurs.

 

Gris construit en effet ses oeuvres de façon géométrique, à la manière d'un ingénieur ou d'un architecte. Réminescense, sans doute, des études entamées à l'adolescence. Pas étonnant alors que Le Corbusier s'enthousiasme de la rigueur de ses constructions. "Mon art est un art de synthèse, un art déductif", écrit d'ailleurs le peintre en 1921. Gris n'est pas qu'un artiste froid et cérébral, le rose, le violet, le bleu, le vert envahissent ses oeuvres dès 1913, il abandonne la palette de gris qui caractérise le cubisme. Et ses aplats ne correspondent pas aux formes des objets peints, constituant des formes nouvelles et abstraites au sein du tableau. "Le seul cubisme véritable est celui de Picasso et de Juan Gris. Picasso l'a créé et Juan Gris l'a imprégné de sa clarté et son exaltation." a écrit l'écrivain Gertrude Stein, qui acheta pendant la guerre des toiles au peintre.

 

Ses tableaux se trouvent aujourd’hui dans les plus illustres musées, bien qu’il ait vécu misérablement la plus grande partie de sa vie. Jamais il ne connut la gloire et la fortune de ses compagnons du légendaire Bateau-Lavoir. Son œuvre picturale s’étend sur une durée de seulement dix-sept années ce qui est très court, mais en dit long sur son importance et son influence. Une crise d'asthme aiguë l'emporte en 1927, à l'âge de 40 ans.

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Commentaires: 2
  • #1

    OH assia (dimanche, 28 juin 2015 21:16)

    Il me semblait qu'il était mort d'urémie

  • #2

    BPA (lundi, 29 juin 2015 15:52)

    On trouve les deux versions! Je ne sais pas laquelle est la "vraie". Si une personne à des infos vérifiées...