Le mouvement Bad Painting

Schnabel, Portrait d'Eric (1987)
Schnabel, Portrait d'Eric (1987)

Littérallement, "mauvaise peinture". Le terme désigne un style de peinture qui apparaît aux Etas-Unis à partir de 1978 et qui se développe au début des années quatre-vingt. Les artistes de la Bad Painting réagissent contre le "politically correct" du Minimalisme et du Conceptualisme, contre l'idée d'une mort annoncée de la peinture. Le Bad Painting est aussi une critique du Beau défini par les intellos de la peinture académique.

 

Ils pratiquent une peinture figurative, volontiers baroque, effectuent des surchages de couleur, ne respectent aucune des règles classiques de la composition, utilisent des matériaux divers collés sur toile ou sur bois. Le Bad Painting s'inspire de cultures et idéologies marginales (pochoir, le graffiti, les affiches publicitaires, la culture punk-rock, les influences afro-américaines et hispano-américaines). Ils revendiquent le mauvais goût de leur œuvres, s’inspirent de cultures marginales et populaires, intègrent des matériaux hétérogènes dans leurs toiles, jouent sur des empâtements excessifs, des surcharges de couleur et des dissonances colorées. Les artistes pratiquent une peinture figurative, volontier baroque, ne respectent aucunes des règles classiques, compositions décentrées, utilisent des matériaux divers...Ce retour expressionniste à la peinture s’impose face aux canons de l’époque, à l’austérité du minimalisme et de l’art conceptuel.

 

Le bad painting s'inspire de la rue et de ses modes d'expression artistiques ou publicitaires tels les dessins réalisés au pochoir, le graffiti, les affiches. Art de la rue et né dans la rue il s'imprègne des mouvements marginaux de l'époque. Citons la culture punk-rock, les influences afro-américaines et hispano-américaines. Le début du XXIème siècle est marqué par une revalorisation de la peinture contemporaine, dont bénéficie largement la Bad Painting. L'émulation autour de Jean-Michel Basquiat, qui représente autant la Bad painting que le graffiti, a propulsé en avant l'ensemble du mouvement

 

Julian Schnabel, Malcolm Morley, David Salle, Robert Longo, Kenny Scharf sont les principaux représentants américains de cette tendance. "Le bad painting est la figuration de la liberté. Il ne s'encombre pas de critères de beauté et permet de tout mélanger, de faire des références multiples, histoire, BD, art...". Francis Moreeuw.

 

"J'ai voulu la faire aussi laide que le sujet (...), mais bien entendu, après quelques semaines, n'imorte quelle merde commence à avoir l'air belle." Stephen Buckley parlant de sa toile sur la Première Guerre mondiale.


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Commentaires: 2
  • #1

    elias (mercredi, 23 juin 2010 03:09)

    pour du bad c réussi. J'aime ce que fait schnabel. bisous a tous.

  • #2

    Alice (lundi, 10 septembre 2012 22:17)

    Bravo pour cet article et les autres.
    Simple, complet et clair ! En quelques minutes on a appris et revue le sujet.
    Joli travail !