Ousmane Sow naît à Dakar en 1935 dans une famille de dix enfants, d’une mère saint-louisienne et d’un père dakarois, il grandit à Reubeuss, un des quartiers les plus chauds de
Dakar. A la mort de son père en 1957, il quitte le Sénégal pour rejoindre Paris sans un sous en poche. Sur place, il doit renoncer à son projet d’intégrer l’école des Beaux-arts,
il fait alors différents petits métiers pour pouvoir vivre et passe et obtient successivement le diplôme d'infirmier et de kinésithérapeute.
Il exercera ce métier pendant une trentaine d'années, ce qui lui apportera une grande connaissance du corps humain, Ousmane bien que sculptant depuis sa plus jeune enfance (9ans), ne se mit que
très tardivement à en faire son métier principal, il sculptait le soir mais, insatisfait, il détruisait ses productions..En 1984, il retourne au Sénégal et a 50 ans, après avoir étudier de long
en large l'anatomie humaine et améliorer sa technique artistique (durant le peu de temps que lui laissait son travail), il décide de quitter son métier et de se consacrer
entièrement à sa passion de toujours, la sculpture.
Il finit par mettre au point une technique très personnelle. Sur une armature faite de métal, de paille, de plastique, de toile de jute et d’autres matériaux, il modèle ensuite son sujet en
étalant une pâte de sa composition faite de terre et de minéraux mélangés à divers produits et longtemps macérés, qu’il a mis des années à mettre au point et dont il garde jalousement le secret.
Il appelle cette décoction "le produit".
L'homme est au centre de son oeuvre, ses statues sont toujours plus grandes que la moyenne, les corps athlétiques et musclés, leur donne un aspect protecteur. L'aspect terreux de
la pâte accentue l'effet de fragilité des personnages et leurs visages peints en bleu, gris et blanc sont très expressifs (souvent tristes et doux) ce qui suscitent chez les spectateurs une
réelle empathie. Ousmane Sow travaille par séries, il s’intéresse aux ethnies d’Afrique puis, avec la Bataille de Little Big Horn, aux Sioux d’Amérique. Puisant son inspiration
aussi bien dans la photographie que dans le cinéma, l’histoire ou l’ethnologie, son art retrouve un souffle épique que l’on croyait perdu.
En 1999, l’exposition de ses œuvres, dont la série Little Big Horn (un hommage personnel de cet artiste à la culture et à l'histoire américaine indigène.), sur le Pont des Arts, à Paris est visitée par trois millions de personnes, achevant de lui apporter la reconnaissance du grand public après celles des milieux artistiques. Depuis, son oeuvre a été exposée dans une vingtaine de lieux, dont le Whitney Museum à New York.
Ousmane Sow est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands sculpteurs contemporains.
"Ce n'est pas un refus. Un refus, c'est connaître quelque chose et dire "je n'en veux pas." Moi, le système, je ne le vois pas. De temps en temps, des échos me parviennent. Cela m'ancre dans ma détermination, dans mon choix. Je ne m'intègre pas. Parfois cette attitude est assez dure pour celui qui n'y est pas préparé. On surprend des regards hostiles. Si j'entre dans le système, je vais devenir malade. Je préfère donc ne pas y entrer." Ousmane Sow.
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CATHY (jeudi, 13 janvier 2011 01:01)
C est de toute beauté.
Expression des visages,force, douleurs...C est grandiose! Félicitations et belle vie à Ousmane Sow.
Cissé (dimanche, 01 mai 2011 15:04)
Madame,Monsieur je suis actuellement en troisiéme et cette année je dois presenter un oeuvre d'artiste et j'ai choisis Ousmane Sow et j'ai des quel questions a poser :caractère humaniste et spirituel de de l'oeuvre en géneral de cette artiste sa particulité et son originalité?
Et comment la sculpture occidentale a pu l'influencer sans en faire justement un "artiste primitif".
Melle Cissé Virginie.
Alfred (jeudi, 28 mai 2020 22:58)
Bonjour je suis en terminal et je fais un devoir sur Ousmane Sow et j'aimerais savoir quel message souhaite t'il transmettre au public? merci d'avance.