Louise Bourgeois, Maman (?), analyse d'oeuvre

Louise bourgeois araignée maman
Maman (1997-1999)

Cette oeuvre clé dans l’oeuvre de Louise Bourgeois symbolise la figure maternelle, à la fois castratrice et protectrice, une figure ambivalente. Une tisseuse par nature, telle que l’était sa mère, qui retissait des tapisseries anciennes dans son atelier de restauration. La sculpture haute de neuf mètres, faite de bronze et d'acier inoxydable cache entre ses huit pattes anguleuses une résille de métal contenant des blocs de marbre blanc pour nous rappeler sa figure maternelle.

 

Les "Araignées-Maman", démesurées, témoignent de l’attachement à la mère, célèbrent le lent tissage et la patiente activité réparatrice. Louise Bourgeois y personnifie sa propre mère et voit en elles des protectrices bienfaisantes, jouant sur l’ambiguïté d’une telle idée dans notre inconscient collectif et dans la culture occidentale en général. Le monstre de Louise Bourgeois, n’est donc pas un monstre simplement terrifiant qui renvoie aux connotations du monstre classique, c’est un monstre qui se faufile entre les aspects les plus rassurants et familiers de la figure maternelle, qui dévoile une double nature. Un monstre issue de la destruction et reconstruction constante de l’artiste, un monstre jouant avec le passé, la mémoire : un monstre féminin. Leur finesse sculpturale alliée à la monumentalité en souligne tout autant le caractère prédateur et menaçant.


"L’araignée énorme que Louise Bourgeois réalise depuis 1994 sous différentes formes et mises en scène, reste une figure ambivalente de la mère. Si pour l’artiste elle est bénéfique, elle n’ignore pas qu’elle peut assumer le rôle d’un objet phobique et devenir métaphore de la femme qui attend dans sa toile les victimes masculines prises au piège pour les dévorer. Le thème mythologique des Trois Parques qui filent le destin, ou d’Arachné, jeune fille grecque experte en l’art du tissage et transformée par Athéna qui en est jalouse en araignée, se rattachent au caractère symbolique de la représentation de l’insecte. Bourgeois en donne plusieurs versions dont certaines terrifiantes."

 

"L'ami (l'araignée-pourquoi l'araignée?) parce que mon meilleur ami c'était ma mère et elle était réfléchie, intelligente, patiente, apaisante, raisonnable, délicate, subtile, indispensable, propre, et utile comme une araignée. Elle savait aussi se défendre, et me défendre moi, en refusant de répondre à de'stupides' embarrassantes et indiscrètes questions personnelles. Je ne me fatiguerai jamais de la représenter. Je veux: manger, dormir, discuter, blesser, détruire... -Pourquoi? -Mes raisons n'appartiennent qu'à moi."

 

La série des araignées débuta dans les années 1990 pour aboutir à Crouching Spider (accroupie) en 2003, sans doute  moins menaçante à cause de sa dimension réduite, mais toujours aussi troublante. Elle fut exposée dans le hall du centre Pompidou à Paris en 2008 à l’occasion de la grande rétrospective consacrée à l’artiste. Depuis, cette sculpture est régulièrement prêtée à divers musées internationaux (à Saint-Petersbourg en Russie, Belgique, Ottawa au Canada, à Tokyo, Copenhague, Denver, Kansas City, San Francisco, New-York et Londres) en préambule d’une exposition d'art contemporain.


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Commentaires: 6
  • #1

    creation site web maroc (lundi, 28 mai 2012 12:22)

    Cet araignée est une réalisation artistique trop magnifique.Elle révèle la haute pertinence dans la création et le talent.

  • #2

    Lilas (jeudi, 14 avril 2016 18:48)

    beijour #Raph
    Cette œuvre est belle

  • #3

    die (lundi, 25 avril 2016 14:43)

    Cette oeuvre est nul à chier

  • #4

    tyiop (jeudi, 28 avril 2016 14:24)

    cool

  • #5

    Nafi (mercredi, 11 mai 2016 16:42)

    Cette oeuvre est MA-GNI-FI-QUE !!!

  • #6

    Tanguy (dimanche, 15 mai 2016 11:43)

    a quelle thematique cette oeuvre apartient-elle?