Tikal, une ancienne merveille d'Amérique

Tikal (Guatemala)
Tikal (Guatemala)

En 1848, dans la jungle quasi impénétrable de la lointaine région du Petén (Guatemala) des hommes connus sous le nom de "chicleros" sont à la recherche de sapotilliers, des arbres dont on extrait la sève pour fabriquer de la gomme à mâcher. Mais à leur grand étonnement, les "chicleros" tombent sur d'imposants bâtiments surplombant le vaste manteau forestier, désertés depuis longtemps et abandonnés à la jungle. Ils viennent de découvrir, par hasard, l'une des plus anciennes merveilles d'Amérique. La nouvelle de la découverte parvient rapidement aux oreilles des archéologues.


Quelques fouilles préliminaires sont exécutées à la fin du XIXème siècle. Mais ce n'est qu'en 1956 qu'une équipe de l'université de Pennsylvanie, dirigée par William R. Coe, commence à excaver Tikal, l'un des sites les plus anciens et les plus importants de la civilisation maya. Pendant que les ouvriers abattent la forêt, plus de cent spécialistes analysent les découvertes. Pendant encore 13 ans, des experts passeront au crible chaque parcelle du sol, rassemblant les morceaux épars et rebâtissant 16 kilomètres carrés de la cité fabuleuse, soit moins d"un quart du site originel. Les fouilles révèlent l'existence d'environ 3000 édifices. Ces derniers forment un ensemble complexe de temples-pyramides spectaculaires, de palais et de monastères, autrefois environnés de champs irrigués et verdoyants. La ville se présentait apparemment comme un labyrinthe de bâtiments en calcaire et en ciment, communicant entre eux à différents niveaux. Les ingénieurs mayas avaient eu suffisamment de talent pour construire des citernes et des aqueducs, destinés à alimenter la ville en eau de façon permanente. Les archéologues ont pu reconstituer une partie de l'histoire de ce peuple mystérieux. Mais ils admettent qu'ils ne savent pas exactement à quoi servait Tikal. Certains pensent que c'était un centre politique et commerçant. D'autres sont d'avis qu'il s'agissait d'un ensemble religieux.


On estime qu'à l'apogée de la civilisation maya, environ 50 000 personnes vivaient à Tikal et dans ses alentours (environ 200 âmes au km²). Il est donc difficile de comprendre comment une région, qui ne nourrit aujourd'hui que 2 habitants au km², a pu subvenir aux besoins d'une telle population. Chacun a sa théorie propre pour expliquer la façon dont vivaient les Mayas. Certains experts pensent qu'ils se contentaient de chasse et de pêche. D'autres supposent qu'ils s'adonnaient à une forme intensive et très structurée d'agriculture, dotée de méthodes d'irrigation avancées. On trouve d'ailleurs des traces de "champs surélevés", qui permettaient peut-être aux Mayas de faire des récoltes pendant la saison des pluies, lorsque les basses terres étaient inondées. Le mystère est d'autant plus épais qu'après s'être développée pendant plus de 1000 ans, leur civilisation disparut vers 900 après J.-C et que des villes comme Tikal furent abandonnées. Là aussi, les hypothèses divergent: Ou bien les Mayas furent soumis par un peuple moins évolué; Ou bien la pénurie de denrées poussa le peuple à se révolter contre les classes dirigeantes; Ou encore un tremblement de terre, la famine, la peste ou d'autres calamités naturelles décimèrent la population.


Quoi qu'il en soit, la cité de Tikal disparut peu à peu sous la jungle et ses édifices furent envahis par la nature. Le Petén est aujourd'hui une région isolée du Guatemala, bien que des routes la relient au monde moderne. On y cherche activement du pétrole et des minéraux, et les anciens sites mayas attirent des touristes du monde entier. Pourtant, sans l'invention de la gomme à mâcher, la civilisation maya n'aurait peut-être jamais été découverte.


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