Eduardo Kobra dit KOBRA, né le 1er janvier 1976, est un artiste brésilien de street art originaire de São Paulo. Issu d’un milieu modeste, il délaisse rapidement les études pour se tourner vers l’art, au grand dam de ses parents. Dès ses 12 ans, il rejoint ainsi un petit "gang" de graffeurs "Zone 1" dans sa cité, et commence à peindre illégalement les murs de son quartier pauvre de São Paulo, Campo Lindo. Il sera arrêté à de nombreuses reprises mais toujours relâché car mineur. Les premières années sont difficiles pour l’artiste brésilien. Il lui arrive fréquemment d’échanger ses peintures contre de la nourriture, des vêtements ou même un endroit pour vivre.
Après des débuts difficile donc, Eduardo fonde le Studio Kobra au début des années 90. Son objectif: Transformer le paysage urbain à travers l’art et raviver les souvenirs de la ville. Ses sources d’inspiration sont entre autres le travail d’Andy Warhol, Basquiat, Keith Haring, Gustav Klimt et Diego Rivera. Et ses mentors en Street Art sont Banksy, Sheppard Farey et Mr. Brainwash. Ses œuvres, principalement basées sur des photos contemporaines, distillent des messages de paix en rendant hommage à des moments historiques. Son travail revêt également une motivation politique avec des messages sur la pollution, le réchauffement climatique, protection de l’environnement, tauromachie, pêche à outrance, la déforestation, la guerre, l'éducation, la santé, la sécurité… C'est à partir de 2005 que son travail devient international: il peint sa première oeuvre à l'étranger "dans la ville française de Lyon, sur un mur d'immeuble".
Autodidacte, il travaille dur en amont les techniques de peintures, de 3D et de graphisme pour proposer des fresques murales d’un grand réalisme et d’un profond esthétisme. "Aujourd’hui, mon travail est l’association de la tendance tag, du graffiti américain, des muralistes mexicains et du graphisme géométrique", explique Eduardo Kobra. "Si je peins avec autorisation, je continue tout de même à dénoncer des politiques qui sont contraires à mes idéaux". Parmi ses influences, il cite également la vie à São Paulo et la culture hip-hop. Le lien entre son travail et la ville a toujours été constant, vital, au cœur de ses créations: "Utiliser la ville comme support m’est venu naturellement, car c’est ainsi que je l’ai appris dans la banlieue de São Paulo", explique-t-il. "Je me sens privilégié de pouvoir exposer mon travail aux yeux de ceux qui ne sont jamais entrés dans un musée ou une galerie d’art. C’est un échange gratifiant quand on connait le nombre de personnes qui voient mes créations chaque jour".
Depuis l’artiste a réalisé des fresques un peu partout dans le monde, à Miami, à New-York, à Tahiti, à Dubaï, à Rome etc... Le fil rouge étant de représenter les visages de personnalités de chaque ville. L’artiste affectionne en effet particulièrement les portraits et notamment ceux de personnages célèbres tels que Tupac, Anne Franc, Nelson Mandela, Albert Einstein, Salvador Dali, Edith Piaf, Notorious B.I.G, Gandhi, John Lennon, David Bowie, Bob Marley, Abraham Lincoln, l’astronaute Amstrong ou encore Jésus Christ. Son projet portant le nom "Murs de la Mémoire" a pour ambition de redonner à la rue son histoire en faisant cohabiter l’art dans le paysage urbain et la mémoire collective du passé. Sa volonté est de "recréer une ville qui n’existe plus afin que les gens qui n’ont pas vécu cette époque puissent la découvrir et que ceux qui l’ont vécue puissent la revivre et regarder les fresques avec nostalgie". Enfin, au delà des dimensions hors normes de ses œuvres, ce qui dénote aussi dans son travail, c’est cette recherche permanente de couleurs et le mélange entre rondeurs et effets graphiques. La patte d’Eduardo Kobra est en effet ces couleurs qu’il utilise, aux attraits kaléidoscopiques qui donne une image si singulière et saisissante à ce qu’il nous offre.
ANEDOCTE: Lors des derniers Jeux Olympiques au Brésil (2016), plus précisément à Rio de Janeiro, Kobra, juste avant l’ouverture, battit un record du monde: il peignit la plus grande fresque murale du monde: 190 mètres de long, 15 de haut, une surface de 3000 m2, 40 jours de réalisation, 1 000 pots de peinture blanche, 1 500 litres de peinture colorée, 3 500 bombes aérosol. La fresque intitulée "Etnias" (ethnicités), sous-titrée "Nous sommes tous Un", peinte près de la zone portuaire en bordure de la baie de Rio, représente 5 visages d’indigènes des 5 continents renvoyant aux 5 anneaux olympiques. En 2017, il bat son propre record avec une oeuvre monumentale (5742 m²) visible sur la façade d'une usine de chocolat au bord d'une voie rapide de la mégalopole Brésilienne. La fresque représente un indien d'Amazonie qui pagaie dans une pirogue chargée de cacao, au beau milieu d'une rivière de chocolat.
"Aujourd’hui, mon travail est l’association de la tendance tag, du graffiti américain, des muralistes mexicains et du graphisme géométrique." Eduardo Kobra.
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